UNE BIBLIOTHÈQUE "AÏKIDO" DE LIVRES FONDAMENTAUX
Le temps manque pour lire, pour commenter, pour partager....
Vous trouverez ici quelques unes de mes lectures préférées avec un commentaire de lecture. J'espère que vous les apprécierez autant que moi.
Si vous désirez acheter l'un de ces ouvrages, il vous suffit de cliquer sur celui-ci dans la bibliothèque ci-dessous ou sur l'image présente dans la critique et vous serez redirigé vers le site marchand Amazon qui vous permettra d'obtenir l'ouvrage dans les 2-3 jours ouvrés.
Une critique vous a plu ? Commandez le livre chez notre partenaire Amazon en cliquant sur la couverture qui vous intéresse ! |
|||||
|
|
||||
![]() |
CRITIQUES DES LIVRES PROPOSÉS
Maître MORIHEI UESHIBA,
présence & message
Auteurs : André Nocquet
Editeur : Guy Trédaniel Éditeur, 1987, 1995, 2007
ISBN : 978-2-84445-762-2
360 pages, Noir et blanc. 124 illustrations
09/08/2012
Ce livre présente les notes du journal d'André Nocquet (1914-1999), recueillies chaque jour au dojo de Tokyo entre 1955 et 1957 et publiées 30 ans après par l'auteur lui-même.
Dans une première partie, André Nocquet nous livre sa vision de l'aïkido tel qu'il l'a reçue directement du maître selon la voie « Ishin-Den-Shin » c'est-à-dire « De mon âme à ton âme ». Il décrit son objectif dans un style direct où il interpelle le lecteur « Je désire aujourd'hui vous faire découvrir le sens caché de l'enseignement du Maître fondateur » tout en révélant sans pudeur ses débuts difficiles « Au 6è jour, je m'évanouis sur le Tatami,… ».
La deuxième partie propose une description d'O'Sensei. On retrouve alors dans les paroles du fondateur l'aspect profondément mystique : « Que votre esprit rejoigne celui de dieu et s'accorde avec lui. » André Nocquet précise : « Il y a chez lui une totale immuabilité du temps qui s'écoule, annihilant le dualisme de l'attaque et de la défense par une projection inconsciente de ses membres qui ne sont pas soumis aux lois de la physique et ne peuvent être affectés par le temps, l'espace ni la matière…. Le maître Ueshiba est un créateur de Gestes, il n'a jamais été un technicien».
Le corps de l'ouvrage se compose des paroles de maître Ueshiba recueillies et reproduites ne varietur dans le journal de maître Nocquet durant les trois années qu'il passa en présence du Maître. Le choix de l'éditeur de mettre en lettres capitales cette partie est malheureux car le texte magnifique dans le fond devient parfois difficile à lire de par sa forme. On regrette également l'absence de légende aux nombreuses photos. Néanmoins, dans cette partie riche, dense et belle on a envie de retenir chaque mot, chaque conseil, chaque explication. On retrouve à travers les notes de l'auteur l'ensemble des principes fondamentaux de l'Aïkido présentés sous une forme originale, brute et sans fioriture. Si la conclusion souligne que l'enseignement de l'Aïkido relève plus de la pratique que du discours, lire les fondements est une véritable source de jouvence tant on a l'impression de puiser « à la source » l'enseignement du Maître.
Le livre se termine par un essai de Maître Nocquet sur la définition et l'utilisation du Ki où se mêlent des citations de scientifiques qui doutent, une remise en cause des théories de l'évolution, des allusions appuyées à une intelligence créatrice extra-terrestre et des parallèles avec les sciences physiques et la composition de la matière … peut-être la partie la plus surprenante de l'ouvrage…. Enfin, la lettre de créance délivrée par Maître Ueshiba à André Nocquet met un point d'orgue à l'ouvrage. On regrettera le scan de mauvaise qualité présent dans cette édition (2007) qui ne permet pas d'apprécier la finesse du trait des idéogrammes.
Au final, ce livre mérite certainement de figurer dans votre bibliothèque pour les photographies originales et la retranscription des paroles de Morihei Ueshiba consignées avec minutie pendant près de trois ans par un grand maître disparu.
Tweeter | ![]() |
Vous voulez en savoir plus sur ce libre ? Cliquez sur l'image ! |
Celui qui unit
Ciel et Terre
Auteurs : Goi Masahisa
Editeur : Editions du Cénacle de France, 2007
ISBN : 4-89214-166-6
07/08/2012
Ce livre est une autobiographie de Goi Masahisa (1916-1980). Ueshiba Morihei, fondateur de l'aïkido, malgré sa rencontre tardive avec lui en 1960, disait : « Hormis Maître Goi, il n'y a personne qui connaisse mon cœur. » Réciproquement Goi Masahisa disait d'O' Sensei « Petit corps d'un mètre cinquante, corps de quatre-vingt ans, cet homme pourtant se dilate à tout l'univers et se connaît parfaitement. Quelle que soit la taille de l'armée, quel que soit le nombre de ses vis-à-vis, cet homme devenu le vide, aucun ne peut le renverser. »
Passionnant, drôle et original, ce livre se lit d'une traite et aborde de façon simple la dimension mystique de la spiritualité japonaise. Ecrit à la première personne, on accompagne réellement Goi Masahisa tout au long de sa vie, on participe à des séances de parapsychologie, on le suit dans la rue refaisant 100 fois le même parcours pour essayer de trouver le vide et ne prendre aucune décision lorsqu'il marche, on le découvre guérisseur, communiste,… Un seul regret, ne pas avoir dans cet ouvrage un passage consacré à sa rencontre et à ses échanges avec Maître Ueshiba. Très certainement un des livres les plus marquant que j'ai pu lire ces derniers mois.
Au fil des pages, on découvre un être exceptionnel, hors normes. Ses yeux de citoyen ayant un recul peu commun, nous permettent de comprendre le Japon de la guerre et de l'après-guerre. On suivra la déclaration de guerre, la façon avec laquelle le peuple japonais ne pouvait croire à la défaite puis le choc de celle-ci. Elément déclenchant s'il en est dans le parcours de Monsieur Goi, parcours spirituel qui le mènera à l'éveil.
Poète, maître de chant, spécialiste en ressources humaines et culturelles, de nombreux passages de sa biographie font penser à la philosophie aïki et expliquent à quel point il a pu être proche d'O'Sensei. Tel cet extrait, poésie écrite dans la nuit suivant l'annonce de la défaite du Japon le 15 août 1945. « Victoire et défaite ne me concernent pas, Mon esprit se purifie pour servir le monde. »
Goi Masahisa décrit le parcours de sa vie dans un style limpide très « européen » qui du coup rend l'abord de nombreuses notions de la philosophie orientale limpide ! C'est probablement ce qui m'a le plus séduit dans ce livre, son côté simple, naturel et sans prétention que l'on est loin de retrouver dans beaucoup d'ouvrages écrits par des occidentaux… Le discours apparait comme vrai, accessible et profond. On comprendra à la fin du livre que cette clarté d'explication n'est pas étrangère au parcours de sa vie passée à mettre son savoir à la portée de tous abandonnant ainsi son côté très prosélyte ardent qui lui a valu bien des déboires lors de son implication profonde avec l'école de pensée Seicho-No-Ie dirigée par maître Taniguchi (Schématiquement, il existe deux types de pensées : verticale et horizontale, la pensée verticale permet de s'affranchir des malheurs de la vie phénoménales qui sont des formes disparaissantes du karma).
Un livre rempli de trésors à classer dans le top 10 de votre aïkidothèque personnelle.
Tweeter | ![]() |
Vous voulez en savoir plus sur ce libre ? Cliquez sur l'image ! |
Morihei Ueshiba
Aïkido,
enseignement du fondateur
Auteurs : John Stevens, Walter Kerner
Editeur : Guy Trédaniel, 2000
Titre original : Training with the master, lessons with Morihei Ueshiba, founder of Aikido
ISBN : 2.84445.171.3
02/11/2011
Dans un format agréable (17 X23), ce livre rassemble en 160 pages une impressionnante collection de 160 photos. On y découvre O’ Sensei âgé de 84 ans. On peut, au fil des pages le suivre dans sa vie quotidienne et lors d’une séance d’entraînement, véritable cours, leçon de vie. Les photos dégagent un « naturel » aucune n’étant (selon les auteurs) ni arrangée ni posée. On remarquera cependant des photos du Maître arborant un large sourire édenté (page 119) et quelques pages plus loin ce dernier affublé d’un magnifique dentier (page 128) ce qui laisse supposer une séance photo.
Le livre s’articule en trois parties. Une courte biographie du Maître, une série de photos originales développées à Shinjuku en 1967 présentant entraînement et vie quotidienne, enfin des citations de O’ Sensei.
La Biographie :
Si celle-ci est volontairement condensée, elle offre néanmoins des révélations intéressantes comme l’élongation volontaire de Morihei Ueshiba qui, ne possédant pas les 1,57m requis pour intégrer l’armée japonaise, s’attacha pendant des heures des poids aux pieds, pendu à un arbre afin de gagner le centimètre qui lui manquait. Les illustrations originales de cette biographie ont été fournies par Kishomaru Ueshiba. Elles nous permettent de découvrir O’ Sensei de 34 à 53 ans en pleine pratique de son art. Une illustration rare est la représentation de Morihei Ueshiba dans sa forme transfigurée après qu’il a reçu son illumination au printemps 1925 (page 18).
Chacune des partie qui suit s’ouvre sur une calligraphie du maître :
修行 Shugyo : l’entraînement intense
道 Dô : la voie (cette calligraphie est particulièrement ronde et harmonieuse et on se laisse bercer par la beauté des courbes)
平和 Heiwa : la paix
Les illustrations :
La partie qui fait suite rassemble 88 illustrations prises au dojo Hombu. Elles sont organisées comme le déroulement d’un cours, du rituel de salut « le Budo commence et finit avec le respect » aux étirements de fin de cours. Les photos sont grandes et très souvent présentées en pleine page. Maître Ueshiba semble sur chacune de ces représentations vibrant de jeunesse et adopte des attitudes que l’on n’a pas l’habitude de voir dans des livres dédiés à l’Aïkido. Loin d’une démonstration technique, cette série de photo est une invitation à un voyage qui, tel un misogi, aide à réduire l’écart entre le physique et les royaumes spirituels. A côté de cet aspect, on trouvera néanmoins de nombreuses représentations de O’ Sensei pratiquant irimi-nage, Shiho-nage, Kokyu-nage, Ude-garami,…. Présenté comme une suite, véritables planches photographiques, les clichés semblent saisir l’instant où l’intensité du Maître est palpable.
Les 55 photographies suivantes sont prises hors de l’entraînement. Habillé en kimono traditionnel, O’ Sensei apparaît sur la plupart des clichés relaxé, adoptant souvent la posture de « l’aisance royale » (Rajalilasana). On découvre également des clichés très personnels, presque impudiques tant ils donnent l’impression de pénétrer l’intimité de la vie du Maître. Un cliché (p119) nous révèle un aspect souvent caché du Maître… ses poignets solides et très larges proportionnellement à la taille de l’individu. On le voit également ouvrant une lettre, buvant du thé ou dégustant une pâtisserie.
Les paroles :
La dernière partie présente une compilation de paroles, poèmes et calligraphie de Morihei Ueshiba. Les textes ont été d’ailleurs repris sous la forme d’une édition séparée publiée chez le même éditeur. On trouvera dans cette version quelques minimes différences de traduction (page 149 : les techniques emploient quatre qualités qui reflètent la nature de notre monde, au lieu de, les techniques s’appuient sur…) et quelques pensées qui n’ont pas été publiées dans « le petit livre jaune ». Dans l’une ou l’autre des versions, même si l’ordre exact des présentations n’est pas le même, l’ouvrage se termine par une ouverture vers le divin, le cosmos et l’univers.
Au travers de superbes photographies, on rencontre O’ Sensei au sommet de sa quête spirituelle. Loin d’un ouvrage technique, ce livre est réservé aux pratiquants assidus et passionnés ayant envie d’intégrer la dimension spirituelle dans leur pratique. Un ouvrage beau, noble, qui ne peut laisser indifférent.
Si Morihei Ueshiba disait « Négligez les ouvrages sur l’aïkido parce qu’ils ne peuvent rendre sensible l’essence même de cet art », ce livre pourrait le faire mentir tant il rend réellement sensible l’essence même de cet art. Un superbe ouvrage pour les passionnés.
Tweeter | ![]() |
Vous voulez en savoir plus sur ce libre ? Cliquez sur l'image ! |
L'Art de la Paix
Auteur : Morihei Ueshiba
Editeur : Guy Trédaniel, 2000
ISBN : 2.84445.167.5
125 pages, Noir et blanc.
26/05/2011
Le Petit Livre Jaune,…L’essence même de l’aïkido en quelques phrases.
Si beaucoup d’entre vous connaissent ce livre regroupant quelques pensées de O Sensei dans un ouvrage carré de 120 pages tenant dans la poche, je souhaite partager ma fascination pour ce petit volume avec ceux qui vont le découvrir. Originellement publié en 1992 par John Stevens aux éditions Shambala, l’ouvrage a été traduit par Christophe Champclaux et publié aux éditions Guy Trédaniel en 2000.
Plongeons dans le vif du sujet et voyons comment à travers quelques phrases, on a le sentiment d’être immergé dans un univers de conseils, de bon sens et de raison dont les échos évoquent les incitations répétées de nos maîtres.
Souvent traduit par « la voie de l’harmonisation des énergies », le terme aïkido reste bien obscur à la pensée occidentale. Le choix « Art de la paix » comme traduction alternative est une option intéressante qui éclaire une des citations de Morihei Ueshiba « Blesser un adversaire, c’est se blesser soit même. Contrôler une agression sans infliger de blessure, c’est l’Art de la paix ». Elle donne d’entrée la tonalité de l’ouvrage.
Les citations sont schématiquement divisées en trois parties : le guerrier, le pratiquant, le philosophe et l’on découvre au fil des pages à quel point l’enseignement « technique » de l’aïkido recouvre, bien que cela ne soit pas mentionné, ces aspects martiaux et spirituels.
Les phrases courtes et ciselées de O Sensei exposent avec des mots tout l’enseignement que nos maîtres essayent de transmettre avec des gestes dans des têtes bien étroites ou peu ouvertes (je parle de la mienne en particulier !). A travers les lignes des pensées de Morihei Ueshiba on comprend, on ressent l’ouverture d’esprit, on est immergé dans l’essence même de l’aïkido.
J’ai envie de conseiller ce livre à toute personne qui souhaite aller plus loin dans sa pratique de l’aïkido. S’il n’agit pas comme un révélateur, ce livre questionne. Il est paradoxal. Il peut être lu en quelques minutes et chaque phrase mériterait à elle seule qu’on s’y appesantisse des heures voire au risque de passer pour un esprit éthéré et déconnecté de la réalité, qu’on s’y arrête une vie.
Le livre se termine par des citations philosophiques profondément marquées par les principales religions d’orient à la source desquelles O Sensei puisa son inspiration, sa foi et sa détermination. Cette dimension du livre qui occupe les 10 dernières pages est peut-être la partie qui m’a le moins touché ou que je n’ai pas réussi à appréhender, à ressentir. Mon esprit nécessite certainement une ouverture pour, au-delà des mots, percevoir le concept, ressentir le sens. Faire et ne pas chercher à faire…. Comprendre et ne pas chercher à comprendre….
En lisant et relisant les citations égrainées le long du livre, je ressens fortement la présence de nos maîtres et j’entends parfois l’écho de leurs voix. La diversité des sujets abordés est telle qu’elle permet d’appréhender les multiples facettes de l’enseignement, la diversité et les richesses des approches. Un peu comme si, au sein d’un seul ouvrage, en quelques phrases, on retrouvait tous les éclairages des enseignements que nous recevons. Chacun de nous, dans sa pratique possède un axe de travail privilégié. On peut retrouver ces axes à travers les pensées de O Sensei. Vous reconnaîtrez certainement quelques-uns des maîtres que vous avez côtoyés !
L’enseignement de nos maîtres épuré, simplifié à l’extrême, comme si chaque citation était un morceau de cristal renfermant à la fois la simplicité et la complexité de cet art martial :
Ne t’oppose pas !
« Lorsqu’un adversaire avance, laissez le entrer. S’il tire vers l’arrière, poussez dans sa direction »
« Si vous n’êtes pas relié au vide véritable, jamais vous ne comprendrez l’Art de la Paix »
Dans ton cercle !
« Même le plus puissant des êtres humains ne possède qu’une sphère de force limitée. Tirez-le à l’extérieur de cette sphère pour l’emmener dans la vôtre, et sa puissance s’évanouira »
Ne cherche pas à faire, fais !
« En fin de compte, vous devez oublier la technique. Plus vous progressez, moins les techniques importent. Le Grand Chemin et en réalité le Non-Chemin »
Ton centre !
« Lorsque nous sommes attaqués, nous devons unifier les parties hautes, moyennes et basses de notre corps. Entrons, tournons et fusionnons avec l’adversaire, sur le devant et sur l’arrière, sur la gauche et sur la droite. »
Et surtout n’oubliez pas…
« Toujours pratiquer l’Art de la Paix d’une manière vibrante et joyeuse »
Tweeter | ![]() |
Vous voulez en savoir plus sur ce libre ? Cliquez sur l'image ! |
Découvrir l'Aïkido
Budoscope n°4
Ce livre possède deux éditions.
La première a cette apparence :
Auteur : N.G. Bialokur
Editeur : Amphora, 1997
ISBN : 2.85180.172.4
128 pages, Noir et blanc.
09/06/2011
« L’Aïkido ne s’explique pas, disent les maîtres, il se pratique et se vit ». L’ouvrage de Nicolas Gothard Bialokur s’ouvre sur cette phrase qui résume assez bien le contenu de ces 130 pages publiées en 1991 et réédité en 1997 aux éditions Amphora dans la série Budoscope. Les dessins techniques accompagnent la démonstration de l’auteur qui a choisi de montrer et non de dire.
L’introduction généraliste d’une trentaine de pages se démarque des ouvrages classiques par la présentation des maîtres, des styles et des écoles suivie d’un exposé sur les concepts fondamentaux où l’on découvre avec plaisir l’utilisation d’une nomenclature rigoureuse et appropriée. La présentation des saisies arrières est très précisément décrites (ushiro-uwate-dori (hagaijime), ushiro-ryô-ude-dori, ushiro-shitate-dori,…) avec des dessins originaux. Les techniques de bases (kihon-waza) sont représentées avec des variantes (henka-waza), des enchaînements (renzoku-waza) et des contre-prises (kaeshi-waza).
![]() |
Extrait de la planche 21 Ikkyô ude-osae |
La préparation spécifique de l’aïkidoka (physique, énergétique et mentale) fait également l’objet d’un chapitre séparé (jumbi-dosa) que l’on trouve rarement dans les ouvrages généralistes français.
Enfin, ce qui est particulièrement plaisant, ce sont les ponts régulièrement faits avec les autres disciplines comme dans l’initiation au concept KI où les manifestations en karaté (rectiligne et dure), en judo (douce et courbe) et en Taï-chi (irradiante et diffuse) sont mises en valeur.
Le corps de l’ouvrage est composé de dessins présentant des techniques d’aïkido et leurs variantes. Chaque technique (plus une vingtaine) est illustrée
- par 6 à 8 dessins réalisant un vrai « film »
- des détails (d) concernant les prises, les positions des mains,
- les temps importants (irimi ou tenkan)
- le temps final (projection ou immobilisation)
L’originalité de l’ouvrage réside dans la grande précision des dessins et la grande justesse des attitudes (pour ce que je peux en juger !). Des axes précisent l’orientation du corps, des flèches indiquent les mouvements et les zones d’appuis (exemple extrait de la planche 21 ikkyô ude-osae). La position des pieds, des hanches, des mains, tout est pris dans le détail même si l’exercice stylistique se révèle parfois délicat comme sur gokyô ude-nobashi (figures 3 et 4 p. 69).
D’une façon générale, j’ai été séduit par la qualité des représentations, tous les points de détails ayant été travaillés avec minutie. J’ai regretté qu’uke et tori soient représentés strictement de la même manière (jusqu’à la coupe de cheveux identique et la stylisation du visage similaire) ce qui, pour certaines techniques, complique un peu la lecture des dessins.
Seules deux figures m’ont semblé étranges. La figure A de la page 91 illustrant la phase initiale de Soto-kaiten-nage où la position du bras de Tori « derrière la tête » ne semble pas réaliste. Et, enfin pour l’illustration de gyaku-hanmi-katate-dori soto-kaiten-nage en forme omote la figure 5 de la planche 43 (p94) qui montre tori n’agissant pas dans l’axe des épaules de uke avant la phase de projection pourtant correctement représentée sur la figure 6.
En un mot comme en cent : je me suis vraiment régalé au fil des pages du corpus central décrivant les techniques de bases…. Et le meilleur restait à venir !
La fin de l’ouvrage fait la part belle aux techniques avancées (oyo-waza) que l’on voir très rarement illustrées dans les ouvrages généralistes en français. A titre d’exemple, on trouvera de superbes illustrations de combinaison avec koshi-nage (kote-hineri-koshi-nage ; shihô-koshi-nage ; jûji-garami-koshi-nage ; ude-osae-koshi-nage,…).
![]() |
Exemple ryôte-dori-koshi-nage fig. 2, planche 47 |
Là encore, la position des mains est finement représentée (exemple ryôte-dori-koshi-nage fig2, planche 47). Deux planches sont dédiées au travail en suwari-waza et il est intéressant de constater que le travail en ura a été représenté en kiza (orteils accrochés) alors que le travail en omote a été représenté en seiza (orteils allongés), posture caractéristique de l’école Yoshinkan, entre autres. On peut interpréter cette diversité de représentation comme une volonté d’exhaustivité de l’auteur, voire de pluralité et c’est aussi ce qui m’a séduit dans l’ouvrage. Un autre exemple étant la partie dédiée aux atemi-waza, là encore rarement représentés dans les ouvrages généralistes, qui met en relief les courants plus aiki-jutsu de l’aïkido (des aïkidos) actuel(s).
L’ouvrage est complété par des représentations avec plusieurs partenaires (Taninzu-gake) et un trop bref survol de l’Aiki-Jo, de l’Aiki-ken et des katas qui ont néanmoins le mérite d’être mentionnés.
Il s’agit donc d’un ouvrage très riche, d’une grande qualité et assez exhaustif qui constitue une mine de référence et d’illustrations originales présentant la pluralité et la profondeur des techniques de l’Aïkido. Si l’ouvrage ne permet pas d’apprendre « comment réaliser une technique » il apporte une mine de précisions pour tous ceux ayant déjà pratiqué et ouvre des horizons sur les pratiques avancées.
Tweeter | ![]() |
Vous voulez en savoir plus sur ce libre ? Cliquez sur l'image ! |